Ce qui a lieu

Essai d’écopoétique

Pierre Schoentjes

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Ce qui a lieu

Essai d’écopoétique

Pierre Schoentjes

Littératures

février 2015

978-2-918-490-425

300 pages

22 €

14 × 22 cm

Quelle place les littératures contemporaines font-elles à la nature ? Comment représentent-elles nos relations au monde naturel ?

Schoentjes propose ici le premier panorama français et européen d’écopoétique : l’étude du rapport entre la littérature et l’environnement naturel. À contre-pied des approches dominantes, Schoentjes s’intéresse à une littérature de nature plus cosmopolite, moins engagée et davantage tournée vers le monde concret.

Ce qui a lieu explore l’oeuvre d’auteurs célèbres ou à redécouvrir, entre écriture du réel et récits de nature – comme Claude Simon, Jean-Loup Trassard, Pierre Gascar, mais encore l’Italien Mario Rigoni-Stern, le Finlandais Arto Paasilinna…

Là où l’écocritique américaine est centrée sur la nature sauvage, cet essai propose de mettre au coeur de l’écopoétique européenne l’idée de lieu. Ce qui a lieu voudrait contribuer à ouvrir un nouveau champ critique.

L’auteur

Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand en Belgique, où il enseigne la littérature française. Il est le fondateur de la Revue critique de fixxion française contemporaine. Schoentjes est l’auteur de plusieurs essais dont Poétique de l’ironie (Seuil, 2001) et Fictions de la Grande Guerre (Classiques Garnier, 2009).

On en parle

Un ouvrage pour le moins vivifiant tant il semble en mesure de ramener des lecteurs vers le livre tout en rapprochant le livre du monde.

Richard Blin, Le Matricule des Anges

Sommaire

Introduction

1 Prémisses
Pour une écopoétique
Au contact du monde sensible
Repères dans le paysage d’avant-guerre
Naissance d’une littérature soucieuse de l’environnement
Nature et environnement dans l’extrême contemporain

2 Cartographie
Un vaste paysage littéraire
Pratiques de l’écriture de la nature
Des genres (in)actuels
Sous le signe de l’économie
Ce qui a lieu

3 L’expérience des lieux
Se perdre en forêt
Comment raconter des histoires plus naturelles
La campagne transfigurée
Voyager vers le Grand Nord
Ironie, écologie et cosmopolitisme

Conclusion. Un moment charnière

Bonus

Extrait

Quelles que soient les raisons précises qui expliquent le peu de curiosité dont les études littéraires ont jusqu’à présent fait preuve en matière d’environnement, il était important de rendre cette interrogation plus visible en France. La légitimité de cette démarche apparaissait avec d’autant plus de force que les Français font un excellent accueil à des oeuvres qui problématisent d’une manière ou d’une autre le rapport à la nature. Henry David Thoreau, John Muir, Aldo Leopold ou Gary Snyder étaient quasiment sans échos il y a trente ans : ils sont aujourd’hui lus par un large public. Dans le même temps, des écrivains comme les Américains Rick Bass, Annie Dillard, Jim Harrison ou Pete Fromm, l’Italien Mario Rigoni Stern ou le Finlandais Arto Paasilinna – pour ne citer ici que quelques noms d’écrivains dont l’oeuvre est tout entière tournée vers la nature – touchent un lectorat chaque jour grandissant.

L’envie était donc de faire un livre sur la littérature contemporaine et la nouvelle dynamique qui s’est mise en place. De considérer la littérature française contemporaine non pas comme close sur elle-même, mais dans son rapport avec la littérature américaine et européenne. Il s’agit là en effet de référents qui sont venus s’ajouter aux anciens repères nationaux et qui parfois même les remplacent : en ce début de 21e siècle, aucun lecteur ne se cantonne plus à un espace national unique.