Sauvés du pilon
15% des livres imprimés en France finissent directement au pilon.
C'est la conséquence d'une approche industrielle des maisons d'édition financiarisées, qui privilégient la valeur financière sur la valeur de la marchandise. En effet, ça coûte plus cher de trier les retours et d'imprimer des quantités ajustées !
Comme de nombreuses maisons indépendantes revendiquant une approche artisanale de notre métier (c'est-à-dire pondérant les contraintes financières avec d'autres contraintes), nous pilonnons très peu, voire pas du tout.
Depuis notre création en 2008, nous nous sommes même engagés (avec d'autres maisons amies) dans une politique sytématique anti-pilon, qui repose sur les 5 piliers suivants :
1 des tirages ajustés (en assumant le surcoût des nouveaux tirages successifs),
2 un pilonnage quasiment nul des surstocks (en assumant le surcoût des frais de stockage ou de réexpédition associés),
3 le tri, la récupération et la réexpédition dans nos locaux de la plupart des livres considérés comme "défraîchis" par les libraires et/ou par notre distributeur, ainsi que des fins de série (quitte à assumer le surcoût des nouveaux tirages successifs),
5 le non-pilonnage, la récupération et la réexpédition dans nos locaux des ouvrages comportant une malfaçon (comme un code-barre erronné, une coquille sur une couverture, ou autre erreur humaine…).
Pour compenser le coût de sauvegarde de tous ces ouvrages (qui s'élève à plusieurs millieurs d'euros par an), nous organisons depuis 2023 une journée pédagogique de braderie “Sauvés du pilon“ dans nos locaux deux fois par an.
Défraîchis, surstock, fins de série, malfaçons : tous ces livres (introuvables en librairie) trouvent à cette occasion une seconde vie auprès des habitants de notre quartier, au lieu d'être détruits.