Nitassinan
Julien Gravelle
Nitassinan : « notre terre », en langue ilnue. Au nord du lac Saint-Jean, au Québec, c’est un bout de forêt boréale sur laquelle peu de choses ont été écrites. Neuf récits, neuf destins, situés à neuf époques différentes à travers cinq siècles d’une histoire tumultueuse. Des chasseurs amérindiens, des colons, des coureurs des bois, un scientifique – des chiens, des ours, des caribous, des orignaux.
Ces histoires cruelles et puissantes, obscurément reliées, forment la grande épopée d’une terre, le vaste roman d’un lieu.
On en parle
Une écriture ciselée et précise, un souci documentaire constant, une intrigue haletante… Une œuvre déjà majeure.
Nitassinan, c’est plus qu’un roman, c’est un long voyage sur un territoire immense. C’est une visite au cœur de la vie sauvage. C’est le choc culturel de la rencontre entre deux peuples.
Ce magnifique roman est un voyage dans le temps. À la lecture de Nitassinan, l’appel de la forêt est irrésistible.
Un souffle épique parcourt ce livre du début jusqu’à la fin.
Sommaire
Prologue
Celui qui eut peur d’un ours qui ne voulait pas mourir
Le temps des embâcles, 1563
Celle qui perdit trois maris en un même été
Le temps des retrouvailles, 1604
Celui qui voulait changer de nom
Le temps des rencontres, 1653
Celui qui se transforma en démon de la forêt
Le temps du rut, 1676
Celui qui fit le mauvais choix
Le temps des grands portages, 1781
Celle qui campait dans le jardin de Dieu
Le temps des arbres sans feuilles, 1848
Celui qui avait un frère
Le temps de s’installer, 1930
Celui qui avait trop de souvenirs
Le temps de l’errance, 1962
Celui qui a le coeur kawish
Le temps du départ, 2012
Lexique
Bonus
Extrait
Le bois est plein de fantômes. On voit leurs ombres bossues, fatiguées par de trop longs portages, les jambes arquées par les journées de voyage en raquettes. Les gens d’avant, sentant fort la sueur, la boucane et la graisse animale. Indiens, coureurs des bois, trafiquants de peaux. Sauvages, ils l’étaient tous, même si tous n’étaient pas autochtones. Et ils étaient chez eux sur ce territoire qui eut bien des noms. Les Ilnuat l’appelaient « Nitassinan » – notre terre –, les premiers explorateurs blancs, « royaume du Saguenay », l’administration moderne, « territoires non organisés du Lac-Saint-Jean », mais pour tous, c’est le bois.