Une frontière française
Michel Samson
Une ligne d’eau et de jungle de 730 kilomètres de long : la frontière terrestre la plus longue de la République française court sur un fleuve baptisé Oyapock, puis sur des lignes de crêtes inaccessibles en forêt profonde. Elle sépare la Guyane française de la République fédérative du Brésil.
Longtemps disputée entre le Portugal et la France, puis entre le Brésil et la France, cette limite est franchie quotidiennement par des saute-frontières de tout acabit, orpailleurs, commerçants, enseignants, acheteurs de tongs, Amérindiens des deux rives, créoles guyanais, exilés haïtiens, ferrailleurs, vendeurs de crack, prostituées, michetons et toutes sortes de va-nu-pieds cherchant meilleure fortune.
Les présidents des Républiques française et brésilienne ont décidé de construire un pont sur le fleuve-frontière. Terminé et toujours pas inauguré, ce trait de béton provoque des grèves de piroguiers, des motions de défiance et de nombreuses réunions entre gens importants.
Chevaucher cette frontière, arpenter ces confins, c’est découvrir les échos d’obscures batailles amazoniennes qui ont empoisonné le monde du 17e au 20e siècle. C’est aussi percevoir les affrontements sourds qui, en ce début du 21e siècle, opposent Nord et Sud.
Sommaire
Prologue. Perdre connaissance
Première partie. Traverser le temps
Counani, à moto vers le 19e siècle
Amapá, les pêcheurs et le lieu du crime
Séparer les pays
Séparer les hommes
Deuxième partie. Traverser le fleuve
Miguel
Les deux mondes
Saute-frontières
Ilha Bella, le village qui n’existe pas
Camopi, les gendarmes, les Indiens et les voleurs
Trois-Palétuviers et ses deux capitaines
Scènes de traque en forêt
Un pont entre les peuples
Épilogue. Oublier
Bonus
Carte de la zone frontière entre la Guyane (France) et l’Amapà (Brésil), réalisée par Ghil Darsa