Penser la catastrophe et les conséquences de l’emprise de l’humain sur la nature est au cœur des débats scientifiques depuis que l’Anthropocène a fait son entrée dans la pensée contemporaine. Rien d’étonnant à ce que les écrivains y participent, à l’image de Thomas B. Reverdy dont le dernier roman, Climax, une fiction écologique qui se situe au-delà du cercle polaire, pense la fin de notre monde à l’aune du réchauffement climatique et de la disparition des ours.

Oh les beaux jours ! a souhaité faire dialoguer l’écrivain avec Matthieu Duperrex. Philosophe, ce dernier s’intéresse aux effets de la crise environnementale et climatique à travers de passionnantes enquêtes de terrain. Ainsi celle qu’il a menée dans les deltas du Rhône et du Mississippi, théâtre d’intenses enjeux écologiques, historiques, industriels, sociologiques et politiques. Entre théorie et narration, l’essai qu’il en a tiré invente une forme d’écriture originale.

Rencontre entre deux auteurs curieux du monde pour une de ces frictions entre littérature et sciences humaines que nous adorons !

La question animale est aujourd’hui centrale, interrogeant nos mœurs, nos valeurs, nos pratiques sociales et nos représentations. C’est qu’il y va de notre humanité dans les relations que nous entretenons avec les autres vivants. Dans ces relations, nous ne renonçons pas facilement à une place éminente que nous garantirait en particulier notre accès à un langage créateur de fictions, de formes symboliques et esthétiques. Or les animaux peuplent, ou hantent, la littérature. Cet essai en forme d’arche vient leur restituer la place légitime que leur doit notre imaginaire, dans nos livres et dans nos vies.

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Le Feminist and Gender Lab et les éditions Wildproject, en partenariat avec la librairie Livre aux trésors, organisent une table ronde à l’occasion de la parution en français de Dans l’œil du crocodile de Val Plumwood et de La Mort de la nature de Carolyn Merchant. L’événement a pour objectif, à partir de ces livres, d’initier aux histoires et idées des pensées et mouvements écoféministes.

L’événement se déroule en deux temps et en deux lieux :
13h30 – 16h30 : au 3e étage du département de philosophie de l’ULiège, bât. A1.
18h30 – 20h : à la librairie Livre aux Trésors (Place Xavier-Neujean 27/A, 4000 Liège). Avec la participation de paléontologue et documentariste Isabelle Masson-Loodts (Un héritage empoisonné, 2019).

Le flamant rose nichait régulièrement en Camargue, jusqu’aux années 1960. Après de nombreux efforts de surveillance, de comptage, de baguage, de création de site de reproduction, de gestion de l’eau, l’espèce n’est plus menacée. Mais un îlot créé à la pelle mécanique dans un bassin de pré-concentration d’une exploitation industrielle de sel de mer, ce n’est pas vraiment l’idée qu’on se fait du sauvage. À partir de l’histoire de la sauvegarde du flamant rose en Camargue, où les humains produisent une nature hybride, largement artificialisée, Raphaël Mathevet et Arnaud Béchet proposeront une réflexion, ancrée dans ce territoire complexe, sur les conditions écologiques, éthiques et politiques d’une intendance du sauvage. Accompagnés par les images de la réalisatrice Eliza Levy, nous chercherons des manières de représenter les “naturalités multiples” qui composent le territoire camarguais, comme le verso des cartes postales bien connues des flamants roses sur les marais salants.

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Réservations

Après avoir conscientisé et mobilisé une large part de la population dont les plus jeunes, les questions liées aux dérèglements climatiques ont récemment émergé comme sujet littéraire. Le thème n’a en lui-même rien de réjouissant, si ce n’est qu’il s’impose comme une urgence à repenser en commun la question du projet, et donc à faire bouger les lignes. On n’agit pas directement sur le climat mais la question nous renvoie à nos modes de vie, notre rapport au vivant, notre emprise sur l’espace, notre manière d’habiter, de nous représenter le monde, nos hiérarchies patriarcales, notre consumérisme… Et ce fameux modèle qui à la fois nous guide et nous envoie dans le mur. Pour actionner ces changements, nous avons besoin de projets, de visions collectives d’avenir qui donnent envie de s’y projeter.
Comment construire un avenir non seulement viable mais enviable ? Comment retrouver la force et la joie de proposer plutôt que de s’opposer ou d’anticiper la catastrophe ? Tandis que notre monde change à vue d’oeil, nous tenterons de remonter au plus près de la source des récits qui le décrivent et l’accompagnent, voire l’anticipent.

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Notre actualité nous invite plus que jamais à nous interroger sur notre rapport à la nature et à la vie sauvage. Lorsque l’homme peignait sur les parois de la grotte de Lascaux, il savait son sort lié à celui des animaux. À quel moment et comment notre soif de domination de la nature a-t-elle compromis les conditions de notre propre survie ? Faut-il aujourd’hui sanctuariser des espaces, les ré-ensauvager et organiser un retrait de l’emprise humaine ? Faut-il s’attacher (plutôt) à restaurer ou réinventer une coexistence plus équilibrée entre humains et non-humains ? De nombreuses expériences sont aujourd’hui conduites pour mieux répondre à ces questions.